NOTRE HISTOIRE
Un groupement de vignerons pour surmonter les obstacles
La création de notre Fruitière ne tient pas au hasard mais à une conjoncture : dans les années qui précèdent 1910,
le monde viticole est en ébullition. Les vignerons doivent faire face d’une part à des problèmes de vente liés à une surproduction nationale, d’autre part, ils sont assommés par une pression fiscale très forte. C’est l’époque des émeutes durement réprimées dans le sud de la France et de la grève de l’impôt dans le vignoble jurassien, notamment le canton d’Arbois.
En 1909, 33 agriculteurs du village d’Arbois décident de se regrouper pour faire face à une situation économique catastrophique en fondant une fruitière vinicole. C’est le 13 février 1909 que sont adoptés les statuts de notre coopérative : 33 adhérents pour 23 hectares de vignes. Chacun possède en moyenne 8 Ouvrées, soit 2 Journaux ou encore 70 ares. À cette époque, la vigne n’est pas leur seule activité, c’est même un complément avec l’élevage et la culture dans le Jura.
À ses débuts, un tiers de la production de vin de la Fruitière est conservé pour la consommation familiale. Le restant oscille entre 50 et 250 hectolitres, en fonction des récoltes, et se commercialise en bosses ou en tonneaux. La moitié des vins produits sont des vins dits « ordinaires » issus de cépages qualifiés de directs : Chardonnay, Savagnin, Trousseau, Pinot Noir. Pour le reste il s’agit de vins de cépages Ploussard, Naturé et Melon.
Lors de la Première Guerre Mondiale, le village et la fruitière subissent de lourdes pertes. L’impact est immédiat et perdurera jusqu'à la fin des années 1930. La surface alors exploitée chutera de 23 à 10 hectares. Des caves attenantes seront louées pour continuer le développement de la Fruitière.
La construction de l’identité vinicole jurassienne
et son développement
En 1931 et 1932, la Fruitière Vinicole de Pupillin participe activement à la création de l’AOC, dont Arbois est la première de France, via le comité créé à cette époque pour statuer sur les cépages locaux et leur critère de production.
Dans les années 1960, la Fruitière prend un nouvel essor avec la génération d’après-guerre. On assiste à l’arrivée des premiers vignerons s’orientant vers la monoculture, c’est-à-dire le travail de la vigne uniquement. Pour ceux qui ont choisi cette voie, les surfaces passent rapidement de
1 à 2 puis 3 hectares. Cette augmentation du rendement viticole est rendue possible grâce à la mécanisation.
On assiste donc à une reconquête du vignoble jurassien qui était parfois laissé à l’abandon depuis l’arrivée du phylloxéra dans le Jura en 1892-1893.
La généralisation de l’automobile va aussi contribuer à une évolution. De nombreux consommateurs se rendent à Pupillin pour acheter des bouteilles, un mode de conditionnement révolutionnaire mais confidentiel,
puisque la majorité des vins est toujours commercialisée en tonneaux.
Dans les années 1970, la Fruitière est en plein essor.
Elle passe le cap des 1 000 hectolitres vinifiés en 1974,
puis la surface exploitée atteint 35 hectares en 1977 (puis 45 hectares en 1985).
À l’aube du nouveau millénaire, le domaine exploité atteint 70 hectares. Une nouvelle cuverie est construite en 1998 car la Fruitière se dote d’un outil moderne répondant aux normes de l’alimentarité et permettant de se désenclaver du centre du village.
La Fruitière Vinicole de Pupillin aujourd’hui
La surface exploitée de nos jours se stabilise aux alentours de
65 hectares. La Fruitière regroupe 35 sociétaires produisant en moyenne 3 500 hectolitres par an.
Côté appellations, la plupart du vin (45 %) est produit en Arbois-Pupillin. Reste 20 % en Arbois, 15 % en Côtes du Jura, 16 % en Crémant du Jura et 4 % en Macvin !
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